Venu participer à des réunions avec la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC) et Air Sénégal, le Secrétaire Général de l’AFRAA (African Airlines Association ou Association Aérienne Africaine), M. Abderahmane Berthé, a animé une séance d’information pour les médias ce vendredi 31 janvier 2020 au King Fahd. D’après M. Berthé, le continent africain, représente mois de 3% du trafic aérien global. Au cours du face à face avec la presse, Il a entre autres abordé le Marché unique du transport aérien africain (MUTAA) ; L’état de l’industrie du transport aérien; Le problème des taxes et redevances élevées dans l’aviation africaine ; AFRAA nouvelle vision, mission et objectifs stratégiques et Autres questions pertinentes sur l’industrie du transport aérien.
« La vision d’AFRAA, c’est d’avoir un transport africain au niveau africain avec une très bonne connectivité, une facilité pour les citoyens africains de se déplacer sur le continent africain. Nous estimons que les compagnies aériennes les compagnies aériennes ont un rôle important à jouer dans cette connectivité pour avoir cette connectivité africain. Notre mission, c’est de promouvoir, de servir les compagnies aériennes africaines de défendre l’industrie de l’aviation en Afrique. Pour vous donner la situation du trafic aérien en Afrique, l’Afrique représente au moins de 3% du trafic aérien global. Les compagnies africaines pour la plupart perdent de l’argent et sont aujourd’hui en difficultés pour diverses raisons. Comme je l’ai dit la connectivité africaine est très mauvaise », a souligné M. Abderahmane Berthé, secrétaire général de l’AFRAA.
D’après le secrétaire général de l’AFRAA,pour se déplacer en Afrique, c’est très difficile. Et les compagnies africaines sont confrontées à différents problèmes, le plus important, le coût élevé d’opérations des compagnies.
Il estime que les coûts en Afrique sont très élevés si on compare aux autres parties du monde. Quand je parle de coût, c’est par exemple le carburant.
« Le carburant coûte beaucoup plus cher en Afrique qu’ailleurs hors le carburant représente globalement, 25% d’exploitation d’une compagnie aérienne mais en Afrique, ça représente jusqu’à 35%. Nous avons ensuite les taxes de charge. Très souvent, les taxes sont très élevées en Afrique. Donc le coût d’opération est assez élevé, c’est un problème », a précisé le secrétaire général d’AFRAA.
L’accès au marché, un problème pour les compagnies africaines
M. Abderahmane Berthé de renchérir : « L’autre problème, c’est l’accès au marché, dans beaucoup de régions au monde, on a libéralisé le transport aérien. En Afrique, on est encore géré par ce qu’on appelle des accords bilatéraux, ce qui fait qu’on n’est pas libre d’ouvrir des lignes, de mettre n’importe quelle capacité, n’importe quel nombre de fréquence sans l’accord entre les deux Etats. Donc, ça, c’est une restriction importante. Dans toute affaire, tout business, si vous n’avez pas accès au marché, c’est un frein au développement .Heureusement, L’Union Africaine a un certain nombre de projets, on aura certainement l’occasion d’en parler pour lever ces restrictions d’accès au marché. Ensuite, nous sommes dans beaucoup d’endroits, confrontés au problème d’infrastructures que ça soit au sol ou à l’air où les infrastructures souvent ne sont pas adaptés à ce que souhaitent les compagnies aériennes et même les passagers. L’autre très important aussi, c’est l’accès au financement des avions parce que les avions coûtent excessivement chers, très les souvent les prêteurs d’argent considèrent l’Afrique comme une zone à risque, donc les taux d’intérêts souvent sont élevés quand ils acceptent de prêter l’argent aux compagnies ».
Selon lui, le continent africain est l’une des zones où le taux de croissance de transport aérien dans les années à venir est le plus élevé, l’association internationale de transport aérien estime à 4, 6%, le taux de croissance de transport aérien dans les années à venir.
« Le trafic va doubler, tous les 15 à 20 ans. L’Union Africaine a lancé un certain nombre de projets pour son objectif Afrique intégrée à l’an 2063. Et l’un de ces projets, est le marché unique du transport aérien .Donc, l’objectif du marché unique, c’est de lever les restrictions pour qu’on puisse développer la connectivité intra-africaine », souligne le secrétaire général d’AFRAA.
Il estime que les passagers souhaitent voyager dans des conditions de sécurité mais la sureté est aussi importante parce que l’aviation a été souvent une cible privilégiée pour les actes illicites.
« Au niveau de l’AFRAA, nous faisons beaucoup de formation pour nos compagnies membres pour élever le niveau de sécurité. L’une de nos missions, c’est de créer des projets communs pour réduire les coûts ou augmenter les revenus des compagnies aériennes. L’un des projets que nous avons aujourd’hui et qui marche bien, c’est l’achat groupé en commun de carburant. Tous les ans, nous faisons un appel d’offre international pour nos compagnies membres pour acheter le carburant ensemble. Donc, plus qu’on a du volume plus qu’on a une position de négocier de bons tarifs. On a mis sur pied un département consacré aux données statistiques, ça permet de faire des études sur des sujets particuliers qui concernent les compagnies aériennes », souligne M. Abderahmane Berthé.
Il a tenu à préciser que : « AFRAA est une association basée à Nairobi au Kenya, elle a 50 ans, elle a été créée en 1958 et elle regroupe la plupart des grandes compagnies africaines. Aujourd’hui, elle a 44 compagnies sont membres qui représentent à peu près plus de 85% du trafic en Afrique. Et l’un des dernières compagnies qui vient de rejoindre l’association, c’est justement Air Sénégal qui a rejoint l’association lors de notre dernière assemblée générale. Nous avons aussi des partenaires, une quarantaine de partenaires, les partenaires de l’industrie, c’est les constructeurs d’avions, les constructeurs de moteurs d’avion, les équipementiers ».
Source: Business 221.com